voir {name}

retour

L’interprétariat communautaire, un succès

Édition n° 119
Jan.. 2018
Egalité des chances

Interprétariat communautaire. Ce service est généralement indispensable, lors des entretiens de conseil ou des consultations, pour garantir un accès équitable aux soins de santé aux personnes de langue étrangère. L’OFSP promeut avec succès l’utilisation et la qualité de ces interventions. Mais à l’avenir, il faudra des solutions offrant une réactivité et une orientation client encore plus grandes.

Lorsque la santé est en jeu, il est crucial de comprendre et d’être compris. Or en Suisse, quelque 200 000 personnes ne parlent aucune des langues nationales, ni l’anglais, et 700 000 ont une autre langue principale que les langues nationales. Si l’on ajoute à cela d’importantes différences socio-culturelles, la compréhension entre patients et professionnels de la santé devient vite diffi cile. Et l’aide que peuvent apporter le personnel hospitalier ou du cabinet médical et les membres de la famille touche rapidement à ses limites. Aussi faut-il généralement faire appel à des interprètes communautaires certifiés pour éviter les erreurs de diagnostic et de traitement. D’autant que les problèmes de compréhension compromettent le succès thérapeutique en nuisant à la qualité du traitement, à son observance par le patient et à la sécurité de ce dernier, et l’empêche de donner son consentement éclairé avant une intervention médicale (informed consent).

Engagement de l’OFSP

Les interprètes communautaires professionnels assistent physiquement aux entretiens ou effectuent leur intervention par téléphone. Ils traduisent avec exactitude tout ce que dit chacun des interlocuteurs et sont soumis au secret professionnel. Le nombre de leurs interventions est en nette augmentation depuis quelques années (169 852 heures dans le domaine de la santé en 2016 contre 72 000 en 2010).

Aussi faut-il généralement faire appel à des interprètes communautaires certifi és pour éviter les erreurs de diagnostic et de traitement.

Dans le cadre de son engagement en faveur de l’égalité d’accès à la santé, l’OFSP promeut l’interprétariat communautaire de qualité, dont les deux piliers principaux restent :

  • l’association suisse pour l’interprétariat communautaire INTERPRET : elle est responsable du système de formation et de qualification en Suisse. Le processus de qualification à deux niveaux (certificat INTERPRET et brevet fédéral d’interprète communautaire) est désormais connu et reconnu dans toute la Suisse. 1150 interprètes communautaires détiennent le certifi cat INTERPRET et 114 sont allés jusqu’au brevet fédéral;
  • le service national d’interprétariat téléphonique : en service 7 jours sur 7, il prend tous les appels en Suisse et met les interlocuteurs en relation avec des interprètes professionnels. Son offre est particulièrement adaptée pour les entretiens brefs nécessitant une grande réactivité.

Futurs défis

L’utilité de l’interprétariat professionnel pour une communication effi cace et de qualité entre professionnels de la santé et patients de langue étrangère est désormais reconnue. Celle-ci fait par conséquent l’objet d’une demande croissante – non seulement dans le domaine de la santé mais aussi de la formation et du travail social. Forte de 310 500 heures de travail fournies (en 2016) dans les trois domaines susmentionnés et d’une croissance annuelle de 10 à 15 %, l’offre s’est établie dans toute la Suisse. Le nombre croissant d’interventions à gérer pose cependant de grands défi s administratifs et techniques aux services d’interprétariat. Des solutions plus rapides et davantage orientées vers les clients sont recherchées, compte tenu des nouvelles possibilités technologiques.

Les nouvelles technologies sont aussi un sujet à l’honneur dans le milieu de l’interprétariat. L’interprétariat par vidéoconférence, déjà expérimenté avec succès en Allemagne et en Autriche, renferme un grand potentiel. Cette année, quatre services d’interprétariat mènent déjà, dans ce domaine, un projet pilote qui sera évalué.

Le financement de ces prestations dans le domaine de la santé reste un défi . Si certains hôpitaux cantonaux parviennent à couvrir leurs frais d’interprétariat grâce aux subsides cantonaux, dans de nombreux hôpitaux et dans le domaine ambulatoire extrahospitalier (par exemple, pour les pédiatres et les médecins de famille), l’impossibilité de les facturer constitue encore un problème.

Liens

Contact

Michèle Baehler, section Égalité face à la santé, michele.baehler@bag.admin.ch

Nach oben